Portrait d’un auteur, d’un éditeur, d’une personnalité

Dans chaque numéro, un portrait (un auteur, un éditeur, une personnalité)

Joseph KESSEL / biographie

Joseph Kessel est né à Clara (Argentine), le 10 février 1898.

Il vit ses première années en Argentine, où son père, médecin, est parti exercer, puis à Orenbourg, sur l’Oural, où ses parents résident de 1905 à 1908, avant de revenir s’installer en France. Il fait alors des études secondaires au lycée Masséna, à Nice, puis au lycée Louis le Grand, à Paris. Infirmier brancardier durant quelques mois en 1914, il obtient en 1915 sa licence de lettres et est engagé, à dix-sept ans, au Journal des Débats, dans le service de politique étrangère.

Tenté un temps par le théâtre, reçu en 1916 avec son jeune frère au Conservatoire, il fait quelques apparitions comme acteur sur la scène de l’Odéon. Mais à la fin de cette même année, Joseph Kessel choisissait de prendre part aux combats, et s’enrôlait comme engagé volontaire, d’abord dans l’artillerie, puis dans l’aviation, où il allait servir au sein de l’escadrilles S.39. De cet épisode, il tirerait plus tard le sujet de son premier grand succès, L’Équipage. Il termina la guerre par une mission en Sibérie.

Poussé par son besoin d’aventures il entame une double carrière de grand reporter et de romancier. Il collabore au Journal des Débats, écrit également à La Liberté, au Figaro, au Mercure, etc. Il suit le drame de la révolution irlandaise et d’Israël au début de son indépendance ; il explora les bas-fonds de Berlin ; au Sahara, il vola sur les premières lignes de l’Aéropostale, et navigua avec les négriers de la mer Rouge.

Son premier ouvrage, La Steppe rouge est un recueil de nouvelles sur la révolution bolchevique. Après L’Équipage (1923), qui fait entrer l’aviation dans la littérature, il publie Mary de Cork, Les Captifs (grand prix du roman de l’Académie française en 1926), Nuits de princes, Les Cœurs purs, Belle de jour, Le Coup de grâce, Fortune carrée (qui est la version romanesque de son reportage Marché d’esclaves), Les Enfants de la chance, La passante du Sans-Souci, ainsi qu’une très belle biographie de Mermoz, l’aviateur héroïque qui avait été son ami. Tous ces titres connurent, en leur temps, la célébrité.

Kessel appartient à la grande équipe qu’avait réunie Pierre Lazareff à Paris-Soir, et qui fit l’âge d’or des grands reporters. Correspondant de guerre en 1939-40, il rejoint la Résistance avec son neveu Maurice Druon. En mai 1943, les deux hommes composent les paroles du «Chant des Partisans», voué à devenir le chant de ralliement de la Résistance, et Kessel publie en hommage à ses combattants, L’Armée des Ombres. Il finit la guerre, capitaine d’aviation, dans une escadrille qui, la nuit, survole la France pour maintenir les liaisons avec la Résistance.

À la Libération, il reprend son activité de grand reporter, voyage en Palestine, en Afrique, en Birmanie, en Afghanistan. C’est ce dernier pays qui lui inspirera Les Cavaliers (1967).

Consécration ultime pour ce Russe de naissance, et juif de surcroît, Joseph Kessel est élu à l’Académie française le 22 novembre 1962. Il est mort le 23 juillet 1979.

Note lecture
1 livre / 1 éditeur : LA CLÉ DES CHAMPS / Transboréal